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Enseigner…

Article N°2 : enseigner le cerveau aux élèves et pratique de classe : introduction

Qui en évaluant ses élèves, en fin de période, n’a pas ressenti parfois la désagréable sensation que malgré tout ce qu’il avait pu mettre en place, les résultats escomptés n’étaient pas au rendez-vous ? Qui alors, ne s’est pas encore une fois remis en question et n’a pas cherché d’autres pistes pour voir les résultats des élèves à risque ou en grande difficulté changer positivement et durablement !

Oui, des études en sociologie nous montrent, qu’un environnement socio-économique défavorisé est un facteur de risque important pour la réussite scolaire mais il a aussi été démontré qu’il n’y avait aucune corrélation entre les deux. Autrement dit, ce n’est pas parce qu’un élève vient d’un milieu défavorisé qu’il va automatiquement être en échec scolaire.

Oui, tous les élèves sont différents et arrivent à l’école avec une histoire personnelle qui peut fortement jouer sur leur implication dans les apprentissages. Est-ce à dire qu’il n’existe aucun moyen d’aider le plus grand nombre à réussir ?

J’ai été amenée à suivre un MOOC (Module de formation sur internet) proposé par M. Jean Luc Berthier « Apprendre et réussir avec les sciences cognitives ». On y parlait de : mémorisation, d’attention, de connaître son cerveau, de l’oubli, d’évaluation. Somme toute, des problèmes que l’on peut rencontrer en tant qu’enseignant dans sa classe.

Il se trouve que les sciences cognitives (dont les neurosciences font partie mais pas que) apportent quelques pistes fort intéressantes pour expliquer et remédier aux difficultés des élèves : le phénomène de l’oubli et comment y pallier par exemple. C’était pour moi, un autre éclairage. Le fil conducteur de cette formation semblait m’indiquer qu’en m’intéressant davantage au fonctionnement du cerveau au cours des apprentissages je pourrai sans doute mieux aider mes élèves.

Cela supposait aussi que je me documente sur le sujet après le MOOC. Mais attention, dans ce domaine il existe une littérature et une publicité monstrueuse pour des innovations censées nous aider mais qui se révèlent plus néfastes encore. Ce qui me plaît avec ce site (sciences-cognitives.fr), c’est son éthique : s’appuyer sur des données probantes, non sur de simples théories qui se rapprochent et nous confortent dans nos intuitions mais des métas et méga analyses (analyse de nombreuses recherches sur un même objet de recherche).

                Je sens poindre une question : concrètement qu’est-ce que cela veut dire pour la classe ? Comme je vous le disais dans l’article précédent, les découvertes en sciences cognitives entraînent d’autres postures, d’autres pratiques de classe qui touche aux processus d’apprentissages. Avec mes collègues intéressés par cette nouvelle entrée nous avons décidé de nous atteler à deux axes qui nous semblaient répondre à nos problématiques récurrentes : la mémorisation et la métacognition.

                Dans le prochain article je vous parlerai de la métacognition. Dans ce cas précis, parler aux élèves du fonctionnement de leur cerveau pour qu’ils puissent en développer une compréhension plus approfondie. L’objectif étant de favoriser une implication plus grande dans les apprentissages.

À très bientôt.

Nathalie TECHER

Contractuels, vous n’êtes pas des variables d’ajustement…

Cette rentrée encore, illustre le scandale du traitement des contractuels.

Combien ont attendu quelques jours avant la rentrée avant d’avoir une affectation, mettant fin pour ceux qui étaient reconduits, à deux mois sans salaire, d’angoisse quant à l’incertitude d’être repris ou pas, au gré des « trous », pardon des places vacantes dans les académies, qui pour la plupart étaient déjà prévues depuis plusieurs mois ?

Nombreux sont les contractuels qui passés par « le bizutage ». Ils ont acquis des compétences au gré de leurs postes dans divers établissements, divers services et prouvé, ce qui paraît primordial pour notre administration, qu’ils savent faire preuve de « flexibilité », qu’ils savent courber l’échine, pour accepter des postes loin de leur domicile, sur plusieurs établissements et accepter des contrats entrecoupés des vacances à avec un salaire au plus bas de l’échelle !

Est-ce à eux de payer pour les lacunes de l’organisation interne de notre politique de « ressources humaines » ? Ce sont les dégâts collatéraux de la politique aussi inhumaine et technocrate la qualifiant (Gestion prévisionnelles des emplois et des compétences).  Quelle est d’ailleurs « l’efficience » de cette politique menant à dégouter des contractuels compétents ? A-t-on quantifié le temps passé à former encore et toujours des nouveaux personnels et la qualité des services rendus avec des personnels non formés placés dans « des trous » ?

Est-ce à eux de payer pour les coupes budgétaires ? Les contractuels ont-ils des loyers et des factures à payer pendant les vacances ? Pourquoi ont-ils les salaires les plus bas de l’échelle alors qu’ils ont, pour la plupart, travaillé auparavant ?

N’est-ce pas un comble que le service public n’arrive pas à la cheville du privé concernant la dé précarisation des contrats à durée déterminée ? Est-ce acceptable que des contractuels restent pendant des années dans cette situation aussi précaire ?

La CFTC-EPR défend une égalité de traitement, avec une limitation du cumul des contrats à durée déterminée à l’instar du privé.

La CFTC-EPR exige le respect des contractuels. Ils permettent de « huiler » la grande machine de l’Education nationale et ils doivent être respectés comme personnes ayant une vie à vivre décemment, des compétences qui doivent être reconnues, un besoin de stabilité nécessaire pour se projeter dans un avenir à court et à moyen terme.

Pour la CFTC EPR, les contractuels, ne doivent pas être des variables d’ajustement. La CFTC-EPR exige qu’ils soient respectés en toute humanité !

Les dédoublements en CP et CE1 : bon ou mauvais choix ?

Débuté en septembre 2017, le dédoublement des classes de CP en REP+ est l’une des mesures phares du gouvernement en faveur de l’éducation prioritaire. Son objectif était d’atteindre 100% des élèves maîtrisant les enseignements fondamentaux. Elle s’est traduite par la création de 10 800 classes à effectif réduit de CP et de CE1 en REP+ et REP. A cette rentrée, elle bénéficie à 300 000 élèves, soit 20 % d’une classe d’âge. Pour le ministère, ce sont près de 20 000 postes qui seraient consacrés à ces dédoublements.

Les premiers résultats du dédoublement des CP en REP+ montrent que le dispositif est positif : il y a une réduction de l’écart entre les territoires les plus défavorisés et les autres.

Pour le gouvernement, les objectifs de la mesure de dédoublement des classes étaient aussi :

  • l’amélioration du climat scolaire dans les classes ;
  • l’amélioration des conditions de travail des professeurs ;
  • la personnalisation accrue des pratiques d’enseignement ;
  • le renforcement des formations et de l’accompagnement des professeurs.

Une étude de la DEPP (division des études du ministère) établit que ces objectifs ont été atteints.

Ce qui se prouverait sur le terrain. Car ce sont plus de 98% des professeurs disent qu’ils ont pu mieux identifier les besoins des élèves et donc mieux y répondre. Ou encore plus de 80 % d’entre eux qui ont constaté aussi une meilleure dynamique de la classe. D’autres décrivent des classes mieux disposées aux apprentissages scolaires : les élèves y sont plus attentifs, plus concentrés, plus efficaces dans leur travail, plus motivés et ils présentent moins de difficultés de comportement, de lecture et d’apprentissage…

Or sur le terrain ces résultats sont-ils aussi fameux ?

Selon une autre étude de la DEPP, publiée en janvier dernier, on constate une baisse de la proportion d’élèves en très grande difficulté dans les classes de REP+ dédoublées. « Le dispositif permet une baisse de cette proportion d’élèves de 7.8% pour le français et de 12.5% en maths », déclare l’étude. Sur 60 000 élèves de REP+, 24 000 auraient dû être en grande difficulté. Avec le dispositif il y a 2000 élèves de moins en très grande difficulté en français et 3000 en maths. Il en reste quand même 22 000 et 21 000 en grand difficulté.

Mais est-ce bien la réalité dans nos écoles ?

Une note synthétique de l’IPP sur l’effet de la réduction des classes, rédigée par Adrien Bouguen, Julien Grenet et Marc Gurgand, annonçait tout autres résultats.  » Le dédoublement de la taille des classes (de 24 à 12 élèves par classe) conduirait, d’après les études recensées dans cette note, à une amélioration des performances scolaires comprise entre 20 % et 30 % d’un écart-type ». C’est cet impact important qui, d’après les auteurs, justifie un investissement financier aussi important. Or au lieu de 20 à 30% d’écart type, le communiqué ministériel ne revendique que 8 % d’écart-type en français et 13% en mathématiques.

Pour le Ministère, cela laisse une nette marge de progression au système et « indique la direction à suivre ». C’est dans cette idée, qu’il est persuadé que les principaux maux de notre école ne sont pas liés à la dégradation du contexte social, mais à des pratiques inadaptées du côté des enseignants. Il indique donc que des « transformations pédagogiques plus importantes » devront accompagner le déploiement du dispositif afin de « donner sa pleine efficacité à la mesure de dédoublement ».

C’est pour cela que trois expérimentations ont été mises en place. Selon le ministère, elles vont permettre de démultiplier les résultats : le « plan lecture » de l’académie de Paris, le « projet Aile » du linguiste Alain Bentolila et le « projet lecture » de l’association Agir pour l’école.

Mais la question a aussi un volet politique. D’abord parce que plus de 5 000 postes d’enseignants ont été engloutis dans des dédoublements qui ne font pas leurs preuves. Ces postes ont été prélevés sur d’autres dispositifs et d’autres classes du primaire ou sur l’enseignement secondaire. On ne saura jamais si le dispositif des maitres +, par exemple, qui amenait les enseignants à travailler en équipe leur pédagogie n’aurait pas eu des résultats meilleurs que les dédoublements.

 

Finalement, est-ce que les conditions d’enseignement de milliers d’élèves et de leurs maitres ne se seraient pas dégradées avec ce dispositif ministériel ?

 

Quand parlerons-nous de la situation scolaire dégradée avant le CP et après le CE1 ?

Pourra-t-on convaincre les profs de se remettre en cause pour donner sa pleine efficacité à la mesure de dédoublement ?

Est-ce que ces premiers résultats vont être durables ?

Le gouvernement pourra-t-il atteindre les 100% de réussite promis aux familles ?

 

Il reste encore du chemin…

 

Fabrice POUDROUX

Rassemblement du 3 octobre 2019 à Bobigny. La CFTC-EPR soutient le mouvement !

 
Un rassemblement se tiendra ce jeudi 3 octobre 2019 à 14h00 à Bobigny devant la DSDEN pour soutenir les représentants syndicaux lors du CHSCT (Comission Hygiène Sécurité et Conditions de Travail) et signaler la souffrance des directeurs d’école et des enseignants au quotidien.
 
La CFTC-EPR tient à informer qu’elle soutient ce mouvement désirant se retrouver à 14h00 ce jeudi 3 octobre 2019 devant la DSDEN.
 
La question de la « souffrance au travail », pour reprendre l’expression consacrée, n’a rien à voir avec la souffrance ou le mal-être personnel. Il s’agit bien de la conséquence d’une organisation du travail pathogène et des politiques éducatives ayant causée une perte de sens de notre métier.
 
D’ailleurs, le fait que notre collègue directrice se soit suicidée sur son lieu de travail, ainsi que le courrier rédigé sur un en-tête officiel et destiné au DASEN, avec les organisations syndicales en copie, l’attestent.
 
Pour la CFTC-EPR, il est important de rompre l’isolement des collègues en souffrance, de le rendre public et d’identifier les responsables de cette souffrance : nos décideurs.