Mois : octobre 2020
Pour une école inclusive qui à les moyens de ses ambitions
La question des AESH (Accompagnant des Elèves en Situation de Handicap) est une question qui revient régulièrement depuis plusieurs années.
Il suffit de suivre leur actualité ces derniers jours dans les médias de nos différentes régions pour comprendre le malaise persistant :
- La Voix du Midi du 8 octobre : La colère des AESH des deux écoles du Lauragais.
- InfosDijon : Un rassemblement pour défendre les conditions des AESH. (7 octobre)
- Nord Littoral : Les AESH en grève aujourd’hui (1er octobre 2020)
- France bleu Normandie : 80 élèves attendent toujours (1 octobre 2020)
- Zinfos 974 : des parents racontent la situation intenable lorsqu’un enfant est accompagné par une AESH à temps partiel (26 octobre 2020).
Le ministère a prévu le recrutement de 4 000 postes pour 2021 en plus des 8 000 postes prévus à la dernière rentrée de 2020. Nous rappellerons ici, quand même, qu’il s’est fait en partie en supprimant les aides administratives des directeurs et directrices d’école ! Aussi, nous pouvons dire qu’il n’y a pas de création de postes, mais un transfert de moyens…
Mais semble-t-il le compte n’y est pas encore. Et comment !
Ces AESH font très souvent un travail formidable d’accompagnement dans des conditions difficiles avec un statut précaire et un salaire peu attractif.
La mise en place des PIAL (Pôles inclusifs d’accompagnement localisé) avec un coordinateur et un référent AESH pour coordonner les moyens humains a ce défaut majeur que maintenant, nombre d’AESH ne sont plus au service d’un ou de plusieurs élèves dans un établissement mais doivent très souvent changer d’établissements.
Dans ce cas FLEXIBILITE ne rime pas avec EFFICACITE.
La CFTC-EPR demande :
- Un vrai statut protecteur pour les AESH.
- Le choix entre un temps partiel et un temps complet pour les AESH.
- Une rémunération décente.
- Une formation digne de ce nom.
- Une prime en cas de travail sur différents établissements.
- Le recrutement du nombre nécessaire d’AESH pour garantir une école inclusive de qualité.
Communiqué de la CFTC-EPR : Reconfinement, des mesures doivent être prises…
Le Président de la République a décidé de maintenir ouverts les établissements scolaires du primaire et du secondaire.
Argument principal invoqué : « Trop de dégâts ont été constatés pour les plus modestes lors du précédent confinement ! »
La CFTC-EPR ne pense pas que cette décision soit la plus adéquate. Pour qu’un confinement s’avère efficace, il eût été sage de fermer l’ensemble des établissements et de maintenir l’accueil aux seuls enfants du personnel soignant.
En effet, si la protection dudit personnel est louable, protéger le personnel de l’Education Nationale fait partie des obligations de l’Etat.
Nous prenons acte de cette décision mais la CFTC-EPR demande :
– Un report de la reprise des cours à minima le mardi 3 novembre afin de permettre à tous les établissements d’organiser le nouveau protocole sanitaire.
– La distribution de masques à tous les personnels.
– Une limitation de l’accueil : un accueil par demi-groupe la journée.
– L’interdiction d’utiliser les salles non ventilées en permanence.
– La mise en place, dans chaque lieu accueillant des élèves, de réceptacles hermétiques pour les masques et les mouchoirs usagés.
– La prise systématique de température pour toute personne, adulte ou jeune, pénétrant dans un établissement scolaire.
– La mise en œuvre rapide d’instances de communication et de concertation au niveau national et dans chaque académie.
– La publication rapide d’un annuaire d’interlocuteurs référents (ministère, rectorats, DSDEN) en matière de suivi de la crise sanitaire.
– La prise en compte des infrastructures existantes dans l’application du protocole sanitaire.
– Un même protocole sanitaire à destination des établissements et des responsables territoriaux.
– Que le ministère de l’Education Nationale fasse remonter à l’ensemble du personnel, à chaque fin de semaine, dans une pleine transparence et confiance, les chiffres de contamination à la COVID 19.
Réforme des Conseils d’administration des établissements scolaires, l’inverse de « l’Ecole de la confiance » !
Réforme des Conseils d’administration des établissements scolaires, l’inverse de « l’Ecole de la confiance » !
En premier lieu, qu’est-ce la commission permanente ?
Dans les établissements du second degré, la Commission permanente est une commission issue du Conseil d’Administration. Ce dernier peut déléguer une partie de son pouvoir à la Commission permanente ce qui peut être bien utile pour alléger les conseils d’administration sur des points de peu d’intérêt mais toutefois chronophages ; comme par exemple les voyages scolaires ou les contrats de maintenance. La Commission permanente est obligatoirement réunie avant les Conseils d’Administration qui traitent des questions sensibles, par exemple, la répartition horaire. Sur ce point, la Commission permanente ne se prononce que sur la répartition et non sur la dotation horaire globalisée, point sensible et important de la vie des personnels pour l’année scolaire qui ne se décide qu’en Conseil d’Administration.
Toutefois, les propositions concernant la DHG (Dotation Horaire Globale) sont souvent discutées en Commission permanente et arrivent au Conseil d’Administration en ayant fait l’objet de compromis. Ce qui permet de gagner du temps et accorder plus facilement tous les points de vue : le nombre d’heures et leur répartition.
Ces deux commissions ne sont pas redondantes mais complémentaires et permettent dans bon nombre de cas d’instaurer un dialogue entre les différents acteurs de la communauté scolaire : représentants des parents et des élèves, enseignants, personnels de direction.
Les projets de décrets du ministère visent à modifier le fonctionnement des instances du second degré.
Lors du dernier Conseil Supérieur de l’Education, le ministère a déposé deux projets de décrets visant à réformer les CA des établissements scolaires et notamment à réduire considérablement le rôle de la Commission permanente, commission qui précède les CA.
L’objectif du ministère étant de simplifier le fonctionnement d’instance dans le secondaire en recentrant la commission permanente sur sa fonction de délégataire et donnant son ordre du jour au seul chef d’établissement.
Ces commissions permettent d’instaurer un dialogue entre des représentants d’élèves, de parents, de professeurs et les personnels de direction sont donc très utiles. Elles sont des instances de décision de la vie quotidienne des établissements et votent chaque année la répartition horaire de la DHG. Le vote de la DHG est chaque année un moment important pour la vie des personnels et cela nécessite donc des commissions où chacun peut travailler dans la confiance et le dialogue pour l’intérêt général.
Or, ces deux décrets altèrent gravement cette « Ecole de la confiance » voulue par notre ministre. En effet, l’ordre du jour ne sera plus voté par le CA en début de séance mais imposé par le chef d’établissement et la Commission permanente serait purement et simplement réduite à sa plus simple expression !
Comment peut-on avoir pour slogan d’un côté « l’Ecole de la confiance » et de l’autre supprimer, ou remettre en cause, les outils qui permettent le dialogue et cette confiance ?
La CFTC-EPR a voté CONTRE ces deux projets de décret lors du dernier Conseil Supérieur de l’Education.
Ce n’est pas en donnant à tout prix, un pouvoir sans limite aux chefs d’établissements que l’on aura une Ecole plus efficace et plus performante.
La CFTC-EPR demande au ministère de revoir sa copie et d’instaurer un vrai dialogue avec les syndicats.
La CFTC-EPR demande de renforcer les cadres du dialogue et de la concertation de nos établissements car c’est en s’appuyant sur tous ses personnels que notre Ecole répondra aux attentes de nos concitoyens.