Mois : juin 2020

 

Nouveau protocole sanitaire applicable au 22 juin 2020

La CFTC-EPR vous invite à prendre connaissance du nouveau protocole sanitaire relatif aux écoles et établissements scolaire applicable au 22 juin 2020.

Le texte est disponible à l’adresse : https://www.education.gouv.fr/coronavirus-covid-19-informations-et-recommandations-pour-les-etablissements-scolaires-les-274253

Lire le document…

Proposition de loi visant à instaurer l’enseignement numérique distanciel…

 

La CFTC-EPR a pris connaissance de la proposition de loi n° 2967, visant à instaurer l’enseignement numérique distanciel dans les lycées, collèges et écoles élémentaires.

Les raisons de proposition de ce projet, données dans le texte, sont honorables :

« Toutes ces solutions doivent aujourd’hui être explorées dans l’éducation pour assurer aux élèves un enseignement distanciel comme une alternative au présentiel.

Pour les universités, cela pourrait éviter des frais de logement et d’études aux étudiants dont les parents ne peuvent assumer des études longues et coûteuses. 

Pour les lycées et collèges, cela permettrait aux élèves de trouver sur la plateforme dédiée les cours en ligne, en vidéo, avec une interactivité avec l’enseignant à des moments spécifiques.

Enfin, pour les écoles élémentaires, cela permettrait aux parents et aux élèves de retrouver les devoirs et les cours à la maison. »

Cependant, pour la CFTC-EPR, la mise en pratique de ce projet reste à approfondir et à expliquer.

Qui devra réaliser ces documents en distanciel ?

Les enseignants de l’élémentaire ont déjà fort à faire, et leur rajouter des tâches supplémentaires, sans prendre en compte le temps passé de la journée et les préparations, ne pourrait qu’alourdir travail et leurs charges.

Pour la CFTC-EPR, il est primordial, de revoir le temps de travail des enseignants du premier degré, face aux élèves et pourquoi pas, leur attribuer 18h00 de travail face aux élèves, comme cela est déjà le cas pour les enseignants du second degré. Ainsi, dégagés de temps de travail, ils pourraient s’occuper du distanciel, du moment qu’ils disposeraient des outils pour le faire (ordinateur, ligne internet…).

La CFTC-EPR demande au ministère une réflexion sur le temps à accorder aux enseignants mais aussi sur les outils à apporter au premier degré, à l’instar de Pronote dans le second degré, où chacun peut mettre en ligne, le travail mis en place.

Concernant les universités, certains cours peuvent être effectivement en MOOC, mais il serait illusoire de penser que cela serait aussi bénéfique que le présentiel, et devienne une généralité, pour répondre, de fait aux impératifs des mesures économiques, notamment en supprimant des postes de contractuels et de vacataires nombreux dans le supérieur. Pour la CFTC-EPR, le distanciel doit rester une exception, voire un complément des cours en présentiel et non se généraliser.

Les 2S2C, un dispositif d’avenir ?

 I. Qu’est-ce que les 2S2C ?

Le sigle 2SC2C (Sport, Santé, Culture, Civisme) est un dispositif créé en mai dernier lors du déconfinement pour aider à la reprise des cours.

Le but est d’offrir aux élèves qui ne pourraient pas être accueillis en classe à cause du protocole sanitaire, des activités éducatives sur le temps scolaire en complément du travail en classe ou à la maison.

Ces activités sont assumées en priorité par les professeurs. L’Etat vient aider les collectivités qui souhaitent leur mise en place.

Ces 2S2C rappellent les TAP (temps d’activités périscolaires) que nous avons connus il y a quelques années. Les mairies devront assumer leur organisation, le recrutement des personnels et le paiement de ces derniers.

II. Les 2S2C ont-ils un avenir ?

Notre ministre de l’Education nationale a déclaré récemment que les 2S2C auront sûrement un avenir lors de la rentrée de septembre et qu’ils étaient une opportunité car le ministère souhaite développer davantage la pratique du sport et des enseignements artistiques.

Cela pose des questions si ce dispositif devient pérenne.

Quel intérêt d’avoir des animateurs remplaçants des enseignants pendant le temps scolaire pour enseigner des matières assumées au départ par les enseignants qui ont été formés pour cela ?

Quel réaménagement du temps scolaire pour intégrer ces 2S2C ?

Quelle place pour les enseignants qui seront tiraillés entre les exigences disciplinaires et hiérarchiques d’un côté et les volontés des mairies et des parents de l’autre ?

Ce dispositif qui part d’un bon sentiment, peut devenir un outil d’inégalité entre territoires. Les petites communes des milieux ruraux n’ont pas les mêmes moyens que les grandes communes ou les métropoles de notre pays.

L’aide de l’Etat qui est pour le moment de 110 euros par jour pour un groupe de 15 élèves reste insuffisante pour offrir des activités de qualité et éviter que cela ne soit à nouveau qu’une garderie…

Le ministre semble attiré par le modèle allemand de la classe le matin, avec des activités sportives, artistiques et culturelles l’après-midi.

Il faudra être attentif pour éviter d’avoir un système binaire, dans les années à venir :

  • Des enseignants se recentrant sur le « lire, écrire, compter » priorité du ministre.
  • Des animateurs payés par les mairies s’occupant des activités artistiques, culturelles et sportives.

Pour la CFTC-EPR, les 2S2C peuvent être une solution en temps de crise sanitaire, mais poseront nombre de questions et de débats quand une fois la crise sanitaire passée, ils seront le prétexte à une nouvelle réorganisation du temps scolaire dans le but inavoué de faire des économies….

La CFTC-EPR pose deux questions :

  • Quid des professeurs dans ces matières si on pérennise cette organisation ?
  • Quid de l’égalité sociale si les financements restent à la charge des municipalités ?

La CFTC-EPR sera très prudente concernant cette mise en place des 2S2C. Une fois encore, cette organisation créée à titre exceptionnel au cours de la pandémie que nous avons traversée ne doit rester qu’exceptionnel !

Arrêtez de dénigrer les enseignants !

Depuis plusieurs semaines, le genre de propos très largement répandus dans les médias ou même de certains personnels politiques fleurissent : « École au ralenti, où sont les profs ? », « Les enseignants ont-ils repris le chemin de l’École ? », « Abandon de poste… » On parle même de « profs décrocheurs » !

Il semblerait que l’adage « on voit la paille qui est dans l’œil du voisin, mais pas la poutre dans son œil » soit à propos actuellement !

La CFTC-EPR dénonce ces propos successifs qui sous-entendent que les enseignants refuseraient, et qu’ils en auraient la possibilité, de reprendre le travail et porteraient, ainsi seuls, la responsabilité du peu d’élèves présents dans les écoles et établissements scolaires.

Pour la CFTC EPR, il est inacceptable que les personnels de l’Éducation nationale subissent une campagne de critiques de la sorte. Elle rappelle que, comme tous les autres salariés, tous les personnels de l’Éducation nationale n’ont pas cessé de travailler durant la période de confinement afin d’assurer, entre autres, cette « continuité pédagogique » et le lien avec les familles qui ont très souvent loué l’engagement des personnels. Avec l’enseignement à distance, les enseignants ont dû faire face à de nombreux obstacles (problèmes techniques, difficultés à garder le lien avec les élèves), mais ont su se réinventer et adapter au mieux leurs pratiques pour les rendre opérationnelles avec ce nouveau mode d’enseignement.

Le faible nombre d’élèves accueillis quotidiennement n’est pas le fait ou de la responsabilité des personnels. En effet, cette situation découle directement et uniquement de la mise en application du protocole sanitaire instauré par le gouvernement et le ministère de l’Éducation nationale. C’est bien ce protocole, instauré pour garantir la santé des élèves et des personnels, qui impose le nombre d’élèves accueillis en un même lieu de travail et d’étude et donc une éventuelle rotation dans les classes des établissements scolaires.

De plus, il est à rappeler, fait indépendant de la volonté des enseignants, que certaines municipalités ont ouvert leurs établissements partiellement, ou retardé leur ouverture, instaurant parfois des quotas d’effectifs, pour répondre à la mise en place du protocole sanitaire, et que de nombreux parents n’ont pas souhaité que leur enfant revienne à l’école.

À l’heure de la reprise, mis à part les collègues considérés comme personnes vulnérables,  le nombre d’enseignants présents dans les établissements correspond au nombre d’élèves présents en fonction du protocole sanitaire ; les autres étant en télé-enseignement pour assurer justement la « continuité pédagogique » des élèves qui ne peuvent pas être accueillis dans les établissements scolaires.

La CFTC-EPR ne peut entendre ce discours délétère et ces propos qui dénigrent toute une profession et qui sont parfaitement injustes et inacceptables. Elle rappelle que les enseignants sont des fonctionnaires d’État avec des obligations et ne sont pas en capacité de refuser d’appliquer des mesures légales.
Nous rappelons aussi que ce sont des femmes et des hommes qui ont à cœur de faire réussir l’ensemble des élèves et ces derniers l’ont, si besoin était, prouvé en étant réactifs et disponibles pendant toute la période traversée et en s’adaptant au jour le jour à l’évolution du protocole sanitaire.