Mois : février 2021
Télétravail pour les personnels administratifs de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement Supérieur
La deuxième période de confinement a contraint des nombreux agents à télétravailler. L’institut IPSOS publie le premier baromètre sur le télétravail dans la fonction publique.
Le télétravail est synonyme de gain de temps pour 68% d’entre eux, d’efficacité dans le travail personnel (67%) et même de confort (69%), des chiffres comparables à ceux des salariés privés. Seule une minorité d’agents jugent que le télétravail a été pour eux synonyme de “galère” (31%) et de “stress” (24%). Ainsi le baromètre précise que 75% souhaitent télétravailler et 58% au moins un jour par semaine. Néanmoins une large majorité des agents souhaitent que le bureau reste le lieu de travail principal : 81% souhaitent y travailler la majorité de leur temps.
La CFTC revendique la liberté de télétravailler, cette modalité ne pouvant être imposée aux agents.
L’absence d’outils adaptés apparaît comme le frein principal au télétravail, en effet 51 % des agents estime que les outils fournis ne sont pas adaptés au télétravail et moins d’un agent sur deux déclare avoir facilement accès à ses documents à distance.
La CFTC revendique des outils adaptés au XXIème siècle !
Un grand nombre de personnels de notre ministère utilisent leur matériel informatique personnel, si les professeurs ont obtenu des primes d’équipements, les autres personnels sont loin de bénéficier de matériel informatique performant, fourni ou financé par les services ou les établissements
Dans nombre d’établissements, les outils sont loin d’être adaptés au télétravail, à la dématérialisation et plus généralement à notre époque… Les problématiques sont réelles sur le stockage des documents à distance, la sécurisation des données et plus généralement tous les outils nécessaires à une réelle dématérialisation. La généralisation de la signature électronique est primordiale, elle permettrait enfin de ne pas avoir à faire sans cesse le va et vient entre dématérialisation – matérialisation – dématérialisation. Celle-ci est chronophage, d’un intérêt très relatif ! Sommes-nous à ce point « riches » en postes pour perdre autant de temps à faire ces tâches évitables avec un logiciel !
Enfin le baromètre enfonce une porte ouverte en soulignant que le télétravail est particulièrement bien vécu dans les équipes et les administrations ayant une culture de l’échange, de la confiance et du travail de groupe.
Des outils à jour, « up to date » ainsi que la possibilité de télétravailler sont bien le juste retour que nous pouvons avoir après avoir continué, du mieux que nous le pouvions, de servir en cette éprouvante année en mode COVID !
GRENELLE DE L’ÉDUCATION – SYNTHÈSE DE L’ATELIER 7 : AUTONOMIE ET DÉCONCENTRATION
La notion d’autonomie est présentée d’emblée comme une bonne chose pour les établissements. Les auteurs de l’atelier ne débutent pas leur réflexion par une définition critique de l’autonomie. Elle est vue comme un préalable de départ, ce que regrette la CFTC-EPR.
Cette autonomie est utilisée pour intégrer tous les acteurs d’un territoire dans un futur projet d’établissement retravaillé. Les auteurs proposent de remplacer le projet d’établissement par le PARE (projet d’autonomie et de réussite d’établissement) et le contrat d’objectifs par le DOCOB (document d’objectifs). Même volonté de revoir les documents dans le premier degré en insérant dans le projet d’école, un plan annuel et collectif d’action, le tout suivant le projet de circonscription.
La CFTC-EPR reste sceptique sur l’intérêt et l’utilité de tous ces sigles changeant au fil des gouvernements. Associer tous les acteurs dans un projet de territoire peut être une bonne chose mais attention à respecter la liberté de chacun, à ne pas empiler les contrats, documents et autres projets qui compliqueraient le travail au quotidien et surtout l’Etat doit rester présent pour la réduction des inégalités. La même attention aux élèves ne pourra être portée aux élèves d’une métropole riche et aux élèves d’un milieu rural isolé ou d’un territoire pauvre. L’Etat doit rester le garant de l’égalité entre tous les élèves.
Cette volonté d’autonomie se résume souvent à une obligation de résultats et de contrôle des quelques moyens donnés en supplément.
La partie gestion des ressources humaines voit la gestion actuelle comme un frein à l’autonomie et à la stabilisation des équipes. Elle propose toute une série de mesures notamment le développement de postes à profil, des fonctions mixtes, le renforcement des pouvoirs des chefs d’établissement ou un vrai statut pour les directeurs d’école, mesures que nous avons déjà commentées.
Quelques éléments de nouveauté à la fin de cet atelier avec la proposition d’une allocation pluriannuelle des moyens pour donner de la lisibilité sur plusieurs années, ce que la CFTC-EPR ne peut que saluer.
Enfin la proposition de formation divisée en 4 quarts (un quart proposé par l’Etat, un quart proposé par l’Académie, un quart proposé par le chef d’établissement et un quart par l’enseignant) paraît être en contradiction avec les vœux formulés précédemment sur une politique privilégiant les besoins et demandes de terrain.
La proposition d’un conseil communal pour les communes de plus de 20 000 habitants avec intégration du projet d’établissement et intégration de tous les acteurs de territoire pour faire progresser les élèves « dans une logique d’ami critique » selon les auteurs ne paraît pas être la meilleure mesure pour inciter les enseignants à jouer le jeu de la carte locale.
La CFTC-EPR appelle à retravailler cette mesure.
GRENELLE DE L’ÉDUCATION – SYNTHÈSE DE L’ATELIER 6 : GOUVERNANCE
Cette synthèse pose tout de suite un constat pour l’Ecole primaire. Il faut un statut de directeur d’école avec une autorité décisionnelle et des comptes à rendre. Les auteurs proposent de débuter par les grosses écoles car les besoins sont les plus importants pour ensuite descendre vers les écoles plus petites. L’évaluation des collègues se ferait conjointement avec l’IEN dont le rôle serait modifié.
La CFTC-EPR est favorable de longue date à un statut clair pour les directeurs d’école avec l’autonomie que cela suppose. Les auteurs complètent avec la volonté de faire du conseil d’école, une instance délibérative et une autonomisation des 108h annuelles à la charge des directeurs d’école.
En lien avec l’école primaire, les auteurs évoquent la possibilité de décharge ou d’IMP pour les collègues travaillant sur la gouvernance ou avec des équipes du secondaire.
Plus spécifiquement au secondaire, les auteurs veulent développer les postes à profil dans les établissements du secondaire et l’insertion d’un temps de travail collectif obligatoire pour les enseignants.
La CFTC-EPR a donné son avis précédemment sur le sujet.
Au sujet d’une gouvernance partagée, les auteurs veulent une simplification des instances avec suppression des conseils pédagogiques, du CESC et du CHSCT, remplacés par le conseil éducatif. Un référent unique en lien avec les partenaires extérieurs serait nommé.
La CFTC-EPR pense que cette simplification est une fausse bonne idée car chaque instance possède son sujet et son importance propre.
Un dernier point fait le lien entre gouvernance et formation avec une volonté de former les enseignants à la gouvernance pour les fonctions mixtes. Également, les auteurs veulent revoir le PPCR trop centré sur la promotion en sous entendant que la promotion à l’ancienneté doit être revue.
La CFTC-EPR rappelle que le point d’indice a été gelé depuis 10 ans maintenant et que la promotion à l’ancienneté reste un des seuls éléments pour une augmentation des salaires. Le revoir ne serait pas le bienvenu surtout quand ce Grenelle souhaite revaloriser durablement les salaires des personnels. Il y a là une contradiction dans les propos.
En conclusion, le mot de gouvernance pèse de plus en plus dans les thématiques ministérielles. Après l’atelier Encadrement, un second atelier s’attache à redéfinir les missions de chacun. Si cela peut s’avérer judicieux pour le primaire, un renforcement important des pouvoirs du chef d’établissement dans le secondaire serait contreproductif.
GRENELLE DE L’ÉDUCATION – SYNTHÈSE DE L’ATELIER 5 : FORMATION
Le sujet de la formation, déjà abordé dans d’autres ateliers, est développé dans celui-ci. Les auteurs ont débuté leur propos par un lien entre formation des personnels et attractivité du métier. Selon eux, les formations gagneraient à passer d’une logique d’offre à une logique de demande, en s’appuyant sur les besoins de terrain des personnels.
La CFTC-EPR ne peut qu’approuver cette initiative qui correspond à une attente des personnels enseignants.
Cette formation doit avoir un volet international avec une possibilité d’aller voir le travail de collègues internationaux pour pouvoir s’inspirer de ce qui marche.
La CFTC-EPR salue l’initiative qui intéressera très certainement nombre de collègues.
Le développement du tutorat a été évoqué pour les collègues en fin de carrière en direction des plus jeunes, leur permettant un aménagement du temps de travail avant la retraite et une possibilité de transmettre leurs pratiques. L’initiative est à saluer.
Concernant la continuité du service public, les auteurs soumettent eux-aussi une formation continue obligatoire dans le temps, avec la possibilité d’un compte épargne temps ou un compte personnel de formation. Des formations se feraient hors temps de travail ou sur les vacances.
La CFTC-EPR rappelle que les personnels enseignants travaillent déjà beaucoup et que ce système ne peut être basé que sur le volontariat avec une possibilité d’être rémunéré. Tout travail mérite salaire !
Concernant la gouvernance, les auteurs souhaitent développer les pouvoirs du chef d’établissement pour développer une politique de formation continue et utile à l’établissement pour que les personnels montent en compétence.
La CFTC-EPR affirme que cette idée peut être séduisante sur le papier mais que le besoin de formation ne peut être décidé seul par le chef d’établissement au risque d’être inutile si les personnels enseignants n’en éprouvent pas l’intérêt. De plus, pour rappel, le directeur d’école, responsable d’établissement n’est pas chef d’établissement. Il serait judicieux de lui doter, au préalable, d’un statut !
Le numérique est abordé dans le cadre d’une diversification des supports de formation. Le numérique peut être un bon outil mais il ne remplace pas le présentiel et la formation en collectif.
En conclusion, des initiatives qui peuvent être intéressantes mais attention à une volonté de faire du chef d’établissement, le seul maître à bord, ce qui serait contre-productif. De plus, il est tout aussi important de penser à la direction d’école, parent pauvre de la gouvernance !