Réactions de la CFTC-EPR face à la médiatisation des quatre circulaires et du guide de 130 pages de recommandations à destination des enseignants.

Ce que nous retiendrons dans les actions présentées : 15 minutes d’écriture par jour, une dictée quotidienne, l’étude de 5 à 10 livres par an, utilisation de la « syllabique » comme seule méthode valable pour apprendre à lire, l’utilisation d’un manuel commun en lecture…

A ces circulaires, s’ajoute un guide de 130 pages de « recommandations aux enseignants pour améliorer le niveau des élèves de primaire en lecture, écriture et en calcul ».

La CFTC-EPR s’étonne de voir ressortir de vieilles recettes qu’utilisent déjà les enseignants français. Certains pourraient penser que l’on chercherait à dénigrer le travail des enseignants que l’on ne s’y prendrait mieux. Les professeurs des écoles sont des personnels formés, expérimentés, et qui ont à cœur de faire progresser chacun de leurs élèves. A ce titre, ils vont toujours essayer diverses méthodes, et entrées en matière, utiliser et différencier les pédagogies pour faire progresser chaque élève. Il en relève de la responsabilité de l’enseignant. A juste titre, il dispose d’une relative liberté pédagogique pour mener à bien ses missions. Lorsque Monsieur le Ministre précise que « L’idée n’est pas d’homogénéiser les pratiques mais de créer une référence commune. », nous lui rappelons à juste titre que la référence commune existe déjà et qu’elle se nomme « programmes et instructions ». Il est vrai que les programmes ne cessent de bouger depuis quelques années entrainant ordre, contre ordre et contradictions… Il serait ainsi judicieux de faire une réelle évaluation objective de ces divers programmes et d’en faire une synthèse sur ce qui fonctionne ou pas.

De même, la CFTC-EPR s’indigne du fait que soient mis en pâture à chaque intervention dans les médias, les enseignants, vecteurs des savoirs et des principes fondamentaux de la République : liberté, égalité, fraternité ! Comment peut-on mettre en place, dans de telles conditions, une confiance entre l’Administration, les agents et la population ? Les personnels ou les enseignants sont sous payés, sur exploités, dénigrés, bafoués dans l’exercice de leurs fonctions, violentés de plus en plus dans les écoles ! Où est l’autorité naturelle de l’instituteur, notifiée par Jules Ferry ?

Monsieur le Ministre oublie vite les conditions de travail de ses agents : effectifs importants dans les classes, violence qui ne cessent de progresser dans les écoles, bâti scolaire en grande difficulté, manque de matériel…

Aussi, il est nécessaire de rappeler à Monsieur le Ministre, un élément qui n’est pas pris en compte dans ses diverses analyses, que ses pairs lui cachent et que tous constatent au quotidien : de nombreux élèves ne veulent plus apprendre à l’école, ils ne veulent faire aucun effort et ce malgré les diverses sollicitations des enseignants. Pour ces élèves, Monsieur le Ministre, que comptez vous faire ? Il en relève de votre responsabilité !

La CFTC-EPR relève le fait que Monsieur le Ministre préconise des exercices d’écritures quotidiens, d’une durée de « deux fois quinze minutes. » Nous invitons Monsieur le Ministre à se rendre dans des classes du primaire où il verra que les enseignants font faire un maximum d’écriture à leur élèves, durant toute la journée, et ce, de manière transdisciplinaire !

De même, il serait judicieux de laisser aux enseignants la faculté d’analyser et d’adapter l’utilisation du cahier à « réglure Séyès » en fonction du niveau de leurs élèves et de leur « zone proximale d’apprentissage » ! Tout ne peut être calqué sur un seul modèle !

Concernant les leçons de grammaire, il est à rappeler, à Monsieur le Ministre, qu’elles ont été enlevées des programmes et instructions par ses prédécesseurs, sous la pression de quelques intellectuels du moment, avec l’aide expresse de certains inspecteurs zélés. A aucun moment, les enseignants n’ont refusé de l’effectuer ! Mettre en valeur la grammaire est fort appréciable pour l’apprentissage du code mais nous vous rappelons que la semaine des élèves est de 24h00. Il serait ainsi judicieux de simplifier les programmes pour que la base soit enseignée en toute sérénité !

De même, nous frisons le ridicule lorsque Monsieur le Ministre souhaite que l’on puisse mettre fin à l’utilisation de photocopies en noir et blanc et « recommande vivement l’existence d’un manuel pour tous les élèves, explicite, linéaire, clair », un « lien fondamental » entre le maître et la famille. Pour rappel, ce sont les éditeurs qui produisent les livres sans faire appel aux enseignants qui les utilisent. Ne serait-ce pas réducteur d’apprendre à lire dans un unique manuel ? De plus, où est cet outil « miraculeux » ? Est-il déjà produit et transmis aux enseignants ?

Au lieu d’enfoncer les portes ouvertes avec des effets médiatiques, la CFTC-EPR demande à Monsieur le Ministre de l’Education Nationale de prendre enfin la mesure des difficultés que rencontrent les personnels et de proposer des mesures concrètes répondant aux attentes de ces derniers.

La CFTC-EPR




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