Est-ce sérieux ?

Chers collègues,

Le monde vit des moments difficiles et personne n’est épargné. Chaque jour, nous faisons état des dégâts causés par le virus COVID 19 et chaque jour, tous, nous espérons à un retour à la normale le plus rapidement possible.

Vivre confiné n’est pas simple ! Mais c’est à ce prix que nous sortirons de cette épreuve.

Le personnel de l’Education Nationale participe activement à l’effort collectif national. C’est un fait reconnu par tous. Dans son allocution du 13 avril 2020, le Président de la République a remercié l’ensemble du personnel l’Education Nationale pour son dévouement.

Chacun fait au maximum de ses possibilités, avec comme ligne de mire l’intérêt des élèves.

Envisager une réouverture des écoles dès le 11 mai pourrait sembler être une mesure sage et nécessaire… mais paradoxale !

En effet, si l’ensemble des lieux publics restent fermés, il apparaît tout à fait incongru et dangereux de rouvrir les crèches et les établissements scolaires vecteurs de contagion virale de toutes sortes… permettant un rassemblement de plusieurs centaines de personnes sur un même lieu !

Le Président évoque une rentrée progressive : elle ne pourra avoir lieu qu’après avoir pris toutes les mesures d’hygiène indispensables pour le personnel et pour les élèves : désinfection des lieux, gels à disposition, dotation de masques entre autres.

Comment veiller au respect des gestes barrières ? Sur un plan pratique, il semble d’ores et déjà difficile, voire impossible, d’envisager de telles mesures pour des élèves en très bas âge (cycle 1 et même cycle 2). Comment leur faire porter un masque sur une longue durée ?

Alors, pourquoi annoncer un retour dans les établissements scolaires le 11 mai ? Le virus aura-t-il disparu à ce moment ? Dispose-t-on de toutes les garanties nécessaires pour la protection des élèves et du personnel dans les structures ? Comment accepter le fait que l’on puisse rouvrir les écoles, collèges, lycées, mais pas les universités, ni les lieux publics, ni les cinémas…

La CFTC-EPR regrette ce type de communication. Elle est en total désaccord avec cette décision.

La CFTC-EPR craint que la relance de l’économie ne devienne la priorité de notre gouvernement au détriment à la santé.  Si la CFTC-EPR comprend notre gouvernement sur les inquiétudes à venir concernant l’économie française et mondiale, elle ne peut accepter que le personnel soit mis en danger pour un retour à la normale précipité qui servirait de vitrine au gouvernement.

Le Président de la République annonçait à la TV ce 13 avril : « Le gouvernement aura à aménager des règles particulières, organiser le temps et l’espace, bien protéger nos enseignants et nos enfants avec le matériel nécessaire. »

La CFTC-EPR n’est pas dupe. Derrière les phrases de reconnaissance, une grande méconnaissance du travail de monde éducatif existe !

Comment réorganiser une classe de 30 élèves, dans des petites salles ? Aura-t-on le matériel de protection individuel ? Pourra-t-on travailler réellement ou ne fera-t-on que de la garderie ?

Tous les médecins et analystes sont d’accords pour dire qu’au mois de mai, le virus sera toujours présent et très actif !

La CFTC-EPR s’interroge sur les réelles motivations de cette décision.

La rupture numérique et le creusement des inégalités des apprentissages certes avérées ne peuvent être les véritables raisons de ce changement stratégique.

La CFTC-EPR dénonce une stratégie qui n’a pour but que de libérer les parents de leurs enfants, afin de faciliter la reprise économique.

Une fois de plus, la CFTC-EPR rappelle à Monsieur le Ministre : « à l’impossible nul n’est tenu ! »

Une fois de plus, la CFTC-EPR rappelle que le personnel doit aussi se prémunir des dangers véhiculés par ce virus.

Une fois de plus, la CFTC-EPR rappelle que le confinement et le télétravail sont les seules solutions qu’elle préconise à l’heure actuelle.

Une fois de plus, la CFTC-EPR rappelle que la sécurité du personnel et des usagers doit être la priorité de notre administration.

Oui, il va falloir un retour progressif à la normale, mais cela devra se faire dans des conditions de sécurité optimales. La CFTC-EPR insiste sur le fait que le retour en classe n’est pas sans risque tant pour les enseignants que pour les élèves. Elle exige par conséquent du ministère de vraies garanties concernant les conditions sanitaires de réouverture des classes.

Une fois de plus, la CFTC-EPR rappelle que l’issue de cette crise devra permettre de lancer réellement des réformes afin d’améliorer les conditions de travail des agents.

La CFTC-EPR sera toujours aux côtés des agents pour tout renseignement ou toute aide.

 

 

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